Béatrice Schobbens Aucun commentaire

Le 13ème colloque de la Cellule Mobilité de l’Union Wallonne des Entreprises portait cette année sur l’innovation dans le secteur du transport des marchandises par la voie routière. L’événement, qui a attiré une centaine de participants aux Moulins de Beez à Namur, avait pour thème la question suivante: « Le transport routier peut-il être durable? ».

Pour y répondre, différents experts et des entreprises du secteur se sont penchés sur cette interrogation un tant soit peu provocatrice, il est vrai. Mais, c’est tout d’abord sur le volet pur et dur de l’innovation, au service du développement économique et de la durabilité, que l’exposé de Bruno Van Pottelsberghe (Titulaire de la Solvay Chair of Innovation et Doyen de la Solvay Brussels School) a véritablement donné le ton de cette matinée d’étude. Sans aucun doute, l’innovation est l’une des clés de voute du développement économique de nos entreprises. Malheureusement, les innovations et les nouveaux modèles économiques sont, d’une part, encore trop souvent dépendants d’un cadre règlementaire pas assez réactif et, d’autre part, ceux-ci sont confrontés à toute une série de réticences au changement de la part de l’opinion publique ou encore de certaines autorités.

Après l’exposé des grandes considérations de la Febiac, pour les constructeurs, et de la Febetra, pour les transporteurs, sur les enjeux et les réalités du secteur du transport routier, différentes expériences concrètes issues directement du terrain ont été présentées. Ainsi des représentants d’entreprises impliqués et, plus que jamais, convaincus par les processus innovants qu’ils ont mis en œuvre, ont témoigné respectivement sur :

  • Le projet pilote des écocombis en Flandre, tout en espérant pouvoir implémenter l’expérience, sur des lignes précisément identifiées, en Wallonie;
  • Les résultats positifs des livraisons de marchandises à horaires décalés déjà effectuées en Wallonie, avec le souhait d’étendre le projet à l’avenir ;
  • Les dispositifs infrastructurels et de sensibilisation du personnel visant à réduire les émissions de CO2 sur l’ensemble de la chaîne logistique et sur ses conséquences bénéfiques ;
  • Les possibilités et les avantages majeurs de la mutualisation des flux de marchandises de même type entre sociétés concurrentes.

Avant un riche débat de clôture, L’UWE a exposé ses attentes en la matière tandis que le représentant du Ministre wallon de la Mobilité a rappelé l’ensemble des dossiers en cours liés au transport routier. Il a fait part de l’état d’avancement de ceux-ci dont, entre autres, le Plan Régional de Mobilité Durable (PRMD) qui doit pouvoir mieux tenir compte, à l’avenir, des attentes et des difficultés opérationnelles du secteur du transport des marchandises.

Les nombreux échanges n’ont pas manqué d’évoquer le fait que le transport routier est certainement le mode de transport de marchandises qui a le plus évolué ces dernières années (sur le plan environnemental ou en termes d’optimisation). Sans aucun doute, le secteur du transport connaît aussi de plus en plus de contraintes et des pressions extérieures. Il a enfin, par-dessus tout et encore trop, mauvaise presse.

Sur toile de fond de la taxation kilométrique des poids lourds de plus de 3,5T, qui s’est naturellement invitée à la table, la réponse à la question « Le transport routier peut-il être durable ? »,  qui a semblé faire consensus est peut-être celle-ci : « oui, si tout le monde le désire vraiment… ».

L’ensemble des présentations est téléchargeable via ce lien

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